Le deuil

Le deuil : 5 étapes pour cheminer vers l’apaisement

Le deuil est une expérience que chacun traverse tous à un moment donné dans sa vie.
Vivre des pertes, petites ou grandes (un objet important, un endroit démoli, un animal de compagnie, un proche, un parent, un enfant, une séparation…) fait partie de chaque chemin de vie. Il n’y a pas de hiérarchie dans la souffrance, et aucune perte ne doit être minimisée. 

Le deuil est un processus psychique qui se met en place à la suite de la perte définitive d’un objet et provoque des états affectifs douloureux. 

Ethymologie et définition :

Il est important de reprendre l’étymologie des mots pour mieux donner du sens. Deuil et souffrance viennent du latin « dolere ». 

Du côté anglo-saxon il y a trois façons de parler du deuil :

  • « Bereavement », la dépossession, c’est une façon plus objective de parler de la perte sans parler du côté émotionnel ou du travail psychique que cela met en jeu.
  • « Grief » qui signifie le chagrin, ou l’affliction très forte face à la situation qui atteint la personne.
  • « Mourning » qui est en lien avec le travail psychique engendré. En anglais on dit « je porte le deuil », c’est-à-dire que la personne endeuillée met en place des processus psychiques pour y faire face.

Il y a deux dimensions dans le deuil : une dimension somatique et une dimension psychologique.

Le deuil ne se "fait" pas, il se vit. C'est un processus qui se vit et qui laisse une cicatrice indélébile.

Un peu de théorie sur le deuil :

E. Kübler-Ross, psychiatre et psychologue, a travaillé sur les mécanismes de défense comme le déni ou la dépression fréquemment observés chez un sujet face à la mort, à la perte. 

L’une de ses découvertes majeures est l’identification et la formalisation des cinq étapes du chemin du deuil que traverse l’individu confronté à la perte (en générale). Il n’y a pas d’universalité dans le vécu de ces étapes. Chacun est unique et différent, une personne pourra vivre uniquement certaines étapes, une autre les affrontera dans un autre ordre, etc … 

  • Le déni : fait de ne pas conscientiser la perte dans sa réalité. Protection du psychisme face au choc, à la brutalité de la perte
  • La colère : début de prise de conscience, décharge immédiate d’un trop plein émotionnel
  • Le marchandage / la négociation face à la perte
  • La dépression : tristesse importante et profonde (s’apparente à un état dépressif)
  • L’acceptation ou l’apaisement 

Le deuil : 5 étapes pour cheminer vers l’apaisement

Le deuil : Cheminement Unique et Personnel

Le deuil est une réaction affective qui nécessite un travail psychique et émotionnel. C’est un cheminement unique et personnel pour sortir du chagrin. Il s’agit d’un processus douloureux et difficile à vivre, mais qui peut également aider à grandir et à connecter plus profondément à sa propre humanité.

Le processus est différent pour chacun. Certains avancent rapidement sur ce chemin, tandis que d’autres peuvent avoir besoin de plus de temps pour faire face à leur perte. Tout dépend du lien d’attachement existant avec l’objet de la perte, de son histoire personnelle, du contexte du décès ou de la perte, de sa sensibilité, de sa capacité à parler de soi… Se détacher de la charge émotionnelle est l’objectif principal, afin de ne pas rester sidérer, immobile dans son existence. 

Il est souvent un chemin difficile. Au fil du temps, ce chemin s’éclaircit et s’allège. Les souffrances et la douleur sont à la hauteur de l’importance de la perte. Les doutes, les moments de dépression, la démotivation ainsi que parfois l’envie de baisser les bras sont légitimes. 

Pas seulement une question de perte de l’autre, le deuil est aussi une sorte de perte d’une partie de soi. Il est question aussi de reconstruction et de chamboulement. Tous vos projets, votre vie et votre quotidien sont bouleversés, impactés et remis en questions. Avoir le sentiment d’être dépassé, angoissé est tout à fait légitime. 

La proximité dans le lien est un élément important à prendre en compte dans l’analyse des conséquences de son mal être. 

Le deuil n’est pas une maladie. Ce processus est normal et il est important de ne pas entraver son déroulement.

Les particularités du deuil

La première réaction face à une perte dépend de ses ressources mais aussi de ses conditions de vie à ce moment là. 

La culpabilité ressentie et les remords sont des éléments profondément humains, intriqués à votre condition « de vivant » mais qui ne sont pas légitimes en tant que tels. 

Chacun est différent et les possibilités et capacités dans ces moments là sont personnelles et spécifiques. 

Le psychisme humain est bien fait. Les réactions et l’accueil de la perte sont dépendantes de vos mécanismes de défense (plus ou moins efficaces et protecteurs). Parfois le plus « important » suite à la perte est de subvenir à vos besoins, de travailler, ou de vous montrer « solide » pour d’autres personnes (elles aussi en souffrance). Il vous est alors psychiquement nécessaire de tenir, de résister et de ne pas vous effondrer. L’esprit meurtri et la souffrance se mettent « entre parenthèses ». Et au moment où l’espace se libère, (période de vacances, atténuation de la peine des personnes autour de vous), le flot d’émotions se déverse. Cela peut prendre plusieurs mois voire années parfois. A ce moment, vous pouvez entamer votre chemin d’apaisement et travailler la perte. 

Lors d’un décès, le deuil est un processus de guérison et de cicatrisation. C’est cette guérison qui vous rapproche de l’objet perdu. Un nouveau lien se créé avec le proche disparu, une relation qui n’est plus physique, mais où le défunt vit dans votre cœur.

Le deuil : 5 étapes pour cheminer vers l’apaisement

5 étapes pour cheminer vers l'apaisement

1 - Vivre ses émotions

Le deuil est un apprentissage progressif de l’absence de l’autre. Mais, il n’est pas un déroulement linéaire d’étapes prévisibles. Il s’agirait plutôt d’états qui peuvent varier en qualité et en quantité en fonction des individus. La douleur de la perte est à la hauteur du lien et de l’amour qui liaient les deux parties. 

Ce chemin s’agrémente de différents états, émotions et sentiments que l’on peut regrouper en 4 éléments qui peuvent avoir lieu à différents moments et sans ordre chronologiques selon les personnes : 

– Admettre et conscientiser la réalité du décès 
– Accueillir et Accepter de vivre les émotions qui vous traversent 
– Nourrir un lien avec la personne disparue (qui sera différent de celui de son vivant)
– Cultiver un nouveau rapport au monde et aux autres : rester en lien avec votre groupe social, ne vous isolez pas. 

Vos émotions ne sont pas vos ennemis. 

La fleur des émotions : 

  1. Repérez les sensations dans votre corps ;
  2. Identifiez les émotions associées à l’aide de la fleur ;
  3. Ressentez les pleinement et laissez les vous traverser ;
  4. Apaisez vous, détendez vous, prenez soin de vous.
Le deuil

2 - La médiation thérapeutique par l'art

La médiation thérapeutique par l’art est une technique permettant d’exprimer autrement une difficulté, une souffrance ou un mal être. Cette pratique doit permettre au patient de libérer ses émotions et de traiter des maux par l’expression artistique, comme une sorte de catharsis. Ainsi, il réactive un dialogue avec lui-même et autrui. Particulièrement efficace, l’art-thérapie apparaît comme une médecine douce adaptée aux personnes traversant un deuil. 

C’est un outil interessant pour aborder la perte, se libérer des tensions, émotions ou sensations, de donner une forme à quelque chose pour lequel les mots ne semblent pas toujours une évidence. Le but est de s’exprimer. Il n’y a aucune attente esthétique, aucun besoin de posséder un talent quelconque, aucun critère de « beauté ». Il n’y a aucune attente concernant le résultat, le but est juste que cela vous corresponde. Chaque sujet est libre d’interprétation et doit vous permettre de vous exprimer autrement et par des biais divers. Vous pouvez utiliser tous les outils que vous souhaitez : dessin, peinture, modelage, collage, pastel, feutres, etc … 

Par la peinture, la sculpture, le dessin, il est possible de libérer ses émotions, de travailler sa colère, sa tristesse, sa peine face au deuil. S’exprimant autrement que par les mots apporte une libération différente de cette charge intense engendrée par la perte. 

L’art thérapie conserve la part d’intimité du sujet, qui s’exprime dans un dialogue interne. 

N’hésitez pas à créer ! Représentez votre émotion la plus présente, le lien à l’objet perdu, l’avenir, une ressource que vous vous découvrez dans cette épreuve, votre peine, etc … 

3 - L'écriture

L’écriture s’apparente à une libération thérapeutique des sentiments, émotions et souffrances. Elle permet de s’apaiser, de diminuer l’anxiété, d’améliorer le sommeil, de se raconter, de prendre du recul sur soi et d’initier des changements dans son quotidien et sa vie. 

Le flot de pensées :

Prenez 5 minutes dans votre journée, de préférence le matin, pour retranscrire par écrit le flot de vos pensées. 

L’idée, c’est de poser simplement sur le papier les phrases qui tournent dans votre tête, sans réfléchir, sans censurer, sans juger, sans essayer de bien écrire. 

Vous n’êtes pas obligé de vous relire. Le simple fait d’observer vos pensées, au fur et à mesure que vous les retranscrivez, permet de vous en distancer et de les changer progressivement, en mieux, même sans rien faire d’autre.

La lettre :

Prenez le temps d’écrire une lettre à la personne, l’être, l’objet décédé ou perdu. Prenez le temps d’écrire sans jugements, sans retenue, sans contrôle. Autorisez vous à dire tout ce qui vous passe par l’esprit, à vous connecter à vos émotions, à libérer ce qui vous oppresse. Adressez vous à celui/celle qui vous manque, qui n’est plus. Accueillez ce qui vient, écoutez vous, faites preuve de douceur et d’indulgence envers vous.

Une fois terminée, mettez cette lettre dans une enveloppe et faites en ce que vous voulez : gardez la, jette la, brulez là, détruisez là, … Cela vous appartient et doit vous faire du bien à vous ! C’est un temps pour vous, dans cette situation de remaniement que vous vivez.

4 - Prenez du temps pour vous !

La relaxation :

Surmonter le deuil ne signifie pas l’ignorer. Méditer sur la perte, réfléchir au sens que cela prend pour nous, à l’impact que l’absence a dans notre vie, cela signifie que vous prenez le temps de réfléchir à ce que vous ressentez. 
Il est important d’écouter votre coeur, sans tenir compte de la raison. 

La méditation, la relaxation, la détente par le souffle, la cohérence cardiaque, peuvent être pratiquées où vous vous sentez à l’aise, à tout moment. 

Vous pouvez utiliser des applications (Respirelax, Calm, petit Bambou), mettre de la musique, ou profiter du silence de la nature. 

Le sport :

En période de deuil, il n’est pas rare de s’oublier et de ne plus prendre soin de soi. 
Prendre soin de votre corps c’est aussi être à l’écoute de votre esprit et de vos besoins. 

Le stress et la fatigue sont courants et peuvent se libérer ou diminuer grâce à la pratique sportive. 
La marche, la course à pied, le vélo … Au delà de la mise en mouvement, le fait d’être dehors ou dans la nature va majorer votre mieux être.

 

5 - Faites vous accompagner

La sophrologie :

Le deuil est une période ou souvent, on est « coupé de soi ». La sophrologie permet de se relier à son corps, à ses sensations. Revenir au présent quand l’esprit est bien souvent accaparé par le passé et angoissé par le futur. L’accompagnement en sophrologie permet de se reconnecter avec ses émotions et offre l’espace pour les exprimer. Petit à petit d’autres émotions, d’autres sensations seront ressenties, des ressources vont se mobiliser et il sera possible d’intégrer la perte, se remettre en mouvement et réinvestir sa vie.

La Psychothérapie : 

Face à la perte, c’est l’ensemble de la dynamique relationnelle du sujet qui est touchée chacun doit se mettre au travail pour panser ses plaies et réorganiser ses liens entre rupture et continuité.

La mort est bien entendu la perte irrémédiable, mais au-delà de la perte d’un être cher, d’autres évènements peuvent venir activer le processus de deuil. Ils portent le marqueur de la perte, jalonnent notre parcours de vie et nous affectent au plus intime de nous-mêmes : une séparation ou une rupture (amicale ou amoureuse), le départ d’un enfant de la maison, la perte d’un emploi, un déménagement ou un déracinement, la non réalisation d’un projet etc.. Le psychisme se met alors au travail pour faire face à cela, engager le processus de deuil et tenter d’inscrire une transformation de la souffrance éprouvée. Le rôle du psychologue qui accompagne le processus de deuil en psychothérapie est de le soutenir pour mener à bien ce travail.